Ingénieurs en Haïti – Faire avancer les choses

En septembre 1993, l’Organisation des Nations Unies a autorisé la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUH) avec le mandat d’aider à moderniser les forces armées d’Haïti et à créer une nouvelle force de police. En juillet 1994, le mandat a été élargi pour inclure l’aide au Gouvernement haïtien dans le maintien d’un environnement sûr et stable, la professionnalisation des forces armées haïtiennes, la création d’une force de police distincte et l’aide à la mise en place d’un environnement propice à des élections libres et équitables.

En mars 1995, environ 500 membres des Forces canadiennes ont été déployés en Haïti sous le nom de Force opérationnelle mission des Nations Unies en Haïti (CCUNMIH). Ils ont été chargés de fournir un appui logistique et de construction à l’ensemble des opérations de la MINUH. Le contingent canadien comprenait du personnel de l’aviation, du génie, du transport et du soutien administratif de partout au pays, principalement d’un mélange d’unités et de formations du Commandement aérien. L’Escadron canadien du génie des aérodromes (Haïti) déployé dans le cadre de l’opération PIVOT.

Le contingent du génie a été rejoint par 157 ingénieurs du Corps du Génie de l’armée américaine pour former le bataillon du génie canado-américain (Can-Am). Cette unité comprenait un détachement de la 1re Unité du génie en construction et avait son quartier général à Port-au-Prince. La tâche principale du bataillon Can-Am était d’assurer la construction, l’entretien et la démolition des camps de base de l’ONU dans tout Haïti. En outre, ils ont effectué d’autres tâches d’ingénieur à l’appui de la mission et ont accompli de nombreux actes humanitaires.

Les camps de base se composaient de remorques préfabriquées pour la cuisine et les installations d’ablution, d’un stockage d’eau et de POL à l’aide de vessies gonflables et de tentes de l’armée américaine avec un sol de tente pour dormir. D’autres tâches comprenaient la construction d’un entrepôt de munitions, un pont sur une route principale d’approvisionnement. Les ingénieurs ont également répondu à un certain nombre de situations d’urgence telles que la lutte contre les incendies à Port-au-Prince et l’aide au rétablissement de l’ordre lors d’une émeute dans une prison. L’opération conjointe s’est très bien déroulée, mais a été handicapée par la lenteur de la livraison des magasins par l’intermédiaire de la chaîne d’approvisionnement de l’ONU.

Le retard dans la sécurisation des approvisionnements signifiait que les ingénieurs avaient le temps d’effectuer des tâches humanitaires dans la région. Le 24 septembre 1995, ils sont chargés de la restauration de l’annexe de l’École St-Val-Rey aux Gonaïves. La structure était de construction en blocs de béton sur une fondation en dalle de béton avec un toit en tôle ondulée sur des fermes en bois. Il mesurait environ 125 pieds de long sur 20 pieds de largeur.

Le bâtiment était tombé en ruine et, avant que des travaux puissent être effectués, il devait être nettoyé. L’emplacement avait été utilisé comme dépotoir et toilettes publiques. La cour d’école était contaminée par plusieurs égouts et pouvait être décrite comme un marécage. Les travaux se sont déroulés à des températures atteignant 140 degrés F, 60oC, et ont été compliqués par les conditions d’emploi locales. Le site et l’équipement devaient être gardés pour éviter le pillage et les ouvriers se sont révélés quelque peu erratiques dans leurs habitudes de travail.

Le projet a été très gratifiant pour toutes les personnes impliquées. Les commerçants locaux ont bénéficié de l’apprentissage de techniques de construction qui étaient nouvelles pour eux. Les pompiers militaires ont été impliqués en fournissant des soins de première nécessité à de nombreux enfants de la région. Pour le personnel du vol, il a fourni une expérience précieuse de travail dans des conditions quelque peu primitives et ils ont estimé qu’ils avaient été d’une aide pour la population locale.

Le 24 octobre 1995, le ministre de la Défense nationale, David Collenette, a officiellement inauguré le bâtiment. Dans son discours, le MGén J.W. Kinzer (US Army), le commandant de la force, a fait le commentaire : « Dieu merci pour les ingénieurs - ils sont les seuls à faire avancer les choses ».

Photo : Rehabilitation of L'École St-Val-Rey

Rehabilitation de L'École St-Val-Rey